En attendant la fée verte
Mathieu avait une curiosité pour l’absinthe, cette boisson mythique des rêveurs d’autrefois. Son appétit d’en apprendre davantage était donc devenu le mien, alors que je cherchais un moyen de rencontrer un expert qui pourrait nous révéler le secret bien gardé que les lois récemment levées avaient emporté avec elles.
LVNEA : Comme un parfum de mémoire
C’est un cocktail parfumé qui nous accueille le premier pas posé dans l’atelier d’April. Bergamote, bois de santal, musc, pin de l’eau de rose, peut-être? Nos nez ne sont certes pas assez entraînés pour capturer toutes les essences qui valsent d’un coin du vaste studio à l’autre. Sur l’étagère de style chic apothicaire qui meuble la gauche de l’espace trône un cortège délicat et disparate de fioles, flacons et erlenmeyers, fragments fascinants d’un tout que l’on devine précieux et complexe.
Les joues roses dans l’bois
C’est le type de journée que tu termines en écoutant Willie Nelson jusqu’à’ maison. Et, si t’as un kid, de temps à autre, tu le regardes dans le rétroviseur, tu trouves ça beau de voir ses paupières endormies dans le noir. Y’a pas de ciel cotton candy, y’a pas de coucher de soleil. Le soleil, il s’est couché vite sur la forêt pendant que tu étais en dedans avec les autres, nu-pieds, parce que tes bas séchaient sur le bord du poêle à bois. Tout près, quelques foulards collés de tire.
Dans la brume de l’Oregon
Mathieu et moi passons la porte du café NEVER, sur la rue Belmont, à Portland. Après une journée dans les airs pour atteindre la côte Ouest et une courte nuit dans un logement Airbnb qu’on aura encore à découvrir à la lumière du jour, on a rendez-vous avec Ian et Beyth.
Ça dort mieux la bouche ouverte
Les grandes villes nous mentent. assourdissent trop d’instincts mille allégories. 108 battements flirtent. les coutures d’une balle de baseball. je vire ma tête du côté frette. le voile se lève il marche il a faim. le réfrigérateur fait la sourde oreille. ensuite. un peu d’inquiétude
Raisin bleu
Peu après le son de quatre heures, me voici tirée du lit pour aller cueillir des raisins bleus voilés de rosée matinale. À ce moment, j’ignore encore que je décou - vrirai des raisins de toutes tailles formant un vaste coloris, mais surtout une gamme de parfums tous plus surprenants les uns que les autres.
Royaume secret
Je devais avoir à peine 2-3 ans, j’étais assise sur le quai, baignée des premiers rayons du matin, à re - garder ma mère qui se lavait dans le lac, comme dans une grande baignoire d’eau noire, faisant mousser le shampoing dans ses longs cheveux roux de reine norvégienne. Le soleil était à peine détaché de l’horizon, la lune fugitive, le ciel prenant feu et se parant de couleurs chaudes et improbables.
Au coeur des nuages
Cette mélasse dense et vaporeuse à la fois, est tel un simulacre qui se disperse sous nos yeux pour nous laisser découvrir, petit à petit, les trésors anciens qui peuplent les villes de la côte Est de l’Allemagne.