@maggie_pate

Maggie Pate ne s’en tient pas à ce qu’elle peut voir d’une fenêtre pour apprécier la nature. Pour elle, tout est dans le ressenti; elle aime connecter avec la nature comme elle l’a toujours fait dans son enfance : marcher pieds nus dans l’herbe, toucher à toutes les plantes, branches, pierres et fleurs.

Avec un passé professionnel dans l’industrie de la mode à New York, où elle a été témoin d’un taux de gaspillage effarant et des impacts que cela pouvait avoir sur l’environnement, elle adopte aujourd’hui un mode de vie en symbiose avec la nature qui l’entoure. S’étant établie dans une mignonne petite maison située dans un quartier historique du Tennessee, tout au pied des Appalaches, une maisonnette qui est devenue son atelier et son bureau, Maggie s’amuse à teindre des tissus avec des teintures naturelles qu’elle conçoit à base de toutes sortes de plantes, fruits et légumes qui lui tombent sous la main. Au menu : betteraves rouges et jaunes, baies, champignons sauvages, fleurs, choux rouges, indigo, herbes et plus encore. Elle explore également le monde des rebuts alimentaires et des légumes moches que lui fournissent les fermes avoisinantes, notamment les avocats qu’elle adore travailler; elle crée des teintures naturelles avec les noyaux et les peaux.

Ses voyages en Inde et dans le sud-est de l’Asie l’ont aussi particulièrement inspirée. Cette idée de fabriquer des tissus à l’ancienne, comme on les fabriquait bien avant le boom industriel, a marqué son imaginaire et donné naissance à son art. Pour Maggie, pas question d’utiliser de la machinerie! Sa relation avec la nature transpire dans son travail; tout est fait à la main. Toucher. Essorer. Filer. Selon elle, il y a quelque chose de follement romantique dans son procédé. Chaque morceau est unique et raconte une histoire. C’est entre autres ce qu’elle enseigne à ses élèves qui viennent de partout pour assister à ses cours de teinture naturelle. Elle accueille chez elle des amoureux d’objets faits main et leur transmet ainsi ses connaissances et ses apprentissages.

Sa vision est simple, mais toujours changeante; pour Maggie il est important que tout soit en lien avec la grâce et la gratitude. Celles qu’elle s’accorde à elle-même, aux gens qui l’entourent, mais aussi celles qu’elle accorde à son art, tant dans sa façon de travailler que dans les morceaux qu’elle crée. Elle conçoit des vêtements teints naturellement, des foulards en soie, des articles pour la maison et aussi des tissages qu’elle fabrique à l’aide de laine qu’elle teint elle-même. Tous ses articles se trouvent sous la marque Nåde, qui signifie justement « grâce » en danois. Mais dans l’élaboration de sa marque, elle ne se bute pas à une vision précise, l’important pour elle est de suivre le cours de ses inspirations.

C’est son amour pour la nature qui la pousse à persévérer dans son art et on retrouve dans son travail un humble message : respecter l’environnement et en prendre soin – contrairement aux grandes entreprises, et dans son cas, au gouvernement au pouvoir qui a choisi le succès économique au détriment de l’environnement. Maggie doute fort que les grosses entreprises textiles de ce monde prennent un virage vert un jour, mais en attendant, elle se plaît à croire que d’autres petites entreprises indépendantes se joindront à son mouvement et qu’ensemble, elles contribueront à faire avancer les choses ou, du moins, à offrir une option différente aux consommateurs.

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