Constellation d'arômes

Dinette X Gourma

À la découverte des fines herbes de Gourma

À l’aube de cette nouvelle année, Les herbes gourmandes de Saint-Norbert ont dévoilé Gourma, leur nouvelle dénomination. Cette annonce s’accompagne d’une nouvelle identité graphique et symbolise tant l’évolution de l’offre que la cristallisation des engagements du producteur majeur de fi nes herbes au Québec. Pour cette belle occasion, en partenariat avec Gourma, nous sommes allés à Saint-Norbert, dans la région de Lanaudière, pour découvrir ses serres.

Nous avons été accueillis avec enthousiasme par Charles, qui a cofondé Les herbes gourmandes de Saint-Norbert il y a près de 10 ans, et par Catherine, qui l’accompagne notamment dans les activités de communication de l’entreprise. Nous entamons à leurs côtés une visite immersive qui nous donne en premier lieu à entrevoir l’étape initiale de germination des herbes aromatiques. À ce stade embryonnaire de la culture, les semences sont disposées dans des petits pots de terre, eux-mêmes placés dans la pénombre et à l’air chargé d’humidité des salles de germination. Charles nous indique que quelques jours de patience sont nécessaires avant de distinguer les pousses délicates de basilic, d’aneth ou de coriandre à la surface du terreau. En pénétrant dans de vastes serres, nous appréhendons du regard l’ampleur et la diversité des cultures de Gourma. L’entreprise propose 25 variétés d’herbes aromatiques dans sa gamme conventionnelle sans OGM et 9 dans sa gamme biologique. Tandis que nous arpentons les rangées de plants et que notre regard navigue sur ces étendues de verdure, les variations chromatiques se précisent d’une variété à l’autre, et tout un univers olfactif s’ouvre à nous. Le parfum ensoleillé du basilic nous enivre, avant de laisser place à la subtilité citronnée de l’aneth et aux notes fumées de la sauge. Tandis que Charles et Catherine nous invitent à explorer les différentes baies, nous prenons plaisir à différencier les variétés qui nous entourent – du persil, de la coriandre, du kale, du mesclun, de l’origan et tant d’autres plants dont la croissance et les formes progressent à leur imperceptible cadence.

Charles nous explique que les plants sont répartis dans les différentes serres en considération d’impératifs culturaux spécifiques à chaque variété. Selon lui, il est en effet essentiel d’offrir à chaque plant un espace optimal pour croître et atteindre son plein potentiel aromatique. En ce sens, les paramètres environnementaux de chaque serre sont définis et maîtrisés afin que chaque variété bénéficie de la température et de la charge d’humidité idéales. La douce luminosité du soleil, qui se diffuse ce matin-là à travers les parois de la serre, est également contrôlée et suppléée lorsque nécessaire. Cette technique permet d’assurer aux plants un apport lumineux régulier et équilibré et d’accompagner le processus de photosynthèse en cas de faible ensoleillement. De surcroît, les plants sont en eux-mêmes répartis selon leur degré de croissance afin d’assurer aux tiges et aux feuilles l’intervalle satisfaisant pour s’épanouir sans contraintes. Cet équilibre précieux fait de chaque serre un espace particulier aux propriétés uniques, comme autant de couveuses au sein desquelles les herbes se bercent sereinement, sous le regard patient et engagé de Charles et de son équipe passionnée. Tandis que nous déambulons dans la chaleur moite d’une serre de basilic, puis dans le climat plus frais d’une baie dédiée à la coriandre et à la ciboulette, nous observons le personnel de Gourma affairé à la disposition des plants, au repiquage, au contrôle qualité ou encore à la récolte. Nous admirons leur concentration et leur énergie, la précision de leurs gestes et leur attention à chaque détail. Il nous apparaît alors que ce qui se joue dans la culture de fines herbes sous serre relève d’un équilibre parfait entre les éléments environnementaux et un engagement humain sans failles.

Cet engagement essentiel au succès des cultures se reflète bien au-delà du périmètre des serres. En effet, les cultures de fi nes herbes Gourma constituent un levier au dynamisme de la région de Lanaudière et à la promotion d’une consommation locale indispensable. En outre, en se positionnant comme un acteur central de la culture québécoise d’herbes aromatiques et en valorisant une production variée aux propriétés gustatives incomparables, Gourma participe activement au rayonnement de l’agriculture et à l’autonomie alimentaire du Québec. Acheminées auprès d’un riche réseau d’épiceries et de marchands à travers le Québec et l’Ontario, ce sera désormais sous leurs nouvelles dénomination et couleurs que les fi nes herbes Gourma porteront à toutes et à tous la promesse de belles découvertes gustatives. Nous rapporterons de notre visite quelques précieux plants de basilic, de persil et de romarin qui viendront illuminer et teinter de leurs parfums colorés notre cuisine. Ils nous rappelleront des espaces uniques et hors du temps que Charles et Catherine nous ont permis de découvrir et laisseront champ libre à autant de constellations aromatiques dans nos assiettes.

L’engagement, justement, est une valeur primordiale aux activités culturales de Gourma qui sont pensées en conscience des enjeux écologiques propres à la culture et à la distribution des herbes. La gamme biologique d’herbes Gourma représente en effet un volet substantiel de la production, dont la culture est assurée grâce à la maîtrise d’un cahier des charges rigoureux. La gamme conventionnelle, quant à elle, n’est pas en reste, puisque les méthodes culturales déployées dans l’ensemble de l’exploitation sont en phase avec la volonté d’une culture respectueuse de l’environnement. En ce sens, les ressources nécessaires à l’arrosage des plants sont maîtrisées par un système de fi ltrage et de recirculation de l’eau. La santé des plants, quant à elle, est assurée par des méthodes de lutte phytosanitaire. Ces méthodes consistent en l’introduction d’insectes tels que les aphidius et les cucumeris – prédateurs naturels des pucerons et autres pestes – une efficace solution de remplacement à l’utilisation de pesticides. Par ailleurs, le conditionnement des plants refl ète également des choix responsables – par le développement de pots en plastique recyclé manufacturés par un partenaire local et la création d’emballages composés à 50 % de papier, dont l’acheminement est ensuite envisagé selon des paramètres visant à limiter l’impact écologique.


Texte Jeanne Prevost

Photos Mathieu Lachapelle

Previous
Previous

Le bonheur dans un fromage

Next
Next

Le souffle des étoiles